par NDLR : Pendant le mois d'août, nous republions quelques-uns des articles les plus lus de l'année
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Dans le flot abondant – et aisément compréhensible – des propos et articles sur la crise sanitaire, il ne me semble pas inutile de nous recentrer sur quelques nécessités fondamentales.
Certes, l’État a mis sur la table beaucoup d’argent pour soutenir les entreprises et permettre aux salariés de continuer à toucher une part importante de leur paie, « quoi qu’il en coûte » selon l’expression présidentielle. L’administration de ces opérations, pour le moins inhabituelles, s’est soldée en quelques mois par une multiplication impressionnante de nouvelles réglementations concernant la sécurité, le télétravail et la paie.
On aura beau disserter sur le monde d’après – dont l’échéance semble reculer au fur et à mesure que nous avançons – et sur les stratégies opportunes à développer demain, il reste que l’actualité nous ramène à quelques fondamentaux assez clairs :
- La sécurité des personnes humaines est première sur l’économie, et inversement il n’y aura de retour à une économie prospère que dans la sécurité des personnes et des biens. Le paradoxe est saisissant et oblige à concilier des exigences apparemment contradictoires, ainsi que l’exposaient Yvan Barel et Sandrine Frémeaux dans un article sur RH info.
- En conséquence, les modalités d’exercice du travail doivent apprivoiser la distance, dans des conditions difficiles pour la plupart d’entre nous, parce que si rarement anticipées : les âneries abondamment publiées sur le télétravail depuis 6 mois en témoignent. Les évolutions technologiques et sociétales auraient pourtant dû nous y préparer depuis quelques années… mais les paquebots lancés aveuglément évitent rarement les icebergs. Les entreprises qui avaient anticipé se trouvent aujourd’hui avantagées.
- Pour chacun de nous – et cela implique nos entreprises dans leurs process de GRH les plus fondamentaux – la possibilité de continuer à toucher une paie dans des conditions de régularité, de sécurité et de conformité, est devenu un facteur crucial de l’existence. C’est même devenu pour beaucoup une question centrale de nos échanges : « Alors, tu arrives à t’en sortir ? ».
Le propre des grandes crises est bien de ramener les nécessités à leur juste niveau d’importance. Bien évidemment, les entreprises et les Directions RH doivent se soucier de leurs orientations stratégiques à moyen et long terme. Mais il est des réalités dont l’importance présente est supérieure à la stratégie. Structurer les conditions vivables, constructives et performantes de la continuité du travail, même à distance pour ceux qui le peuvent, est devenu à minima prudent. Payer ses salariés en temps et en heure est plus que jamais important ! Pensez que certaines entreprises ont dû entièrement contourner leurs systèmes sur site – qui ne fonctionnait pas à distance – et exécuter la paie dans la panique directement via leurs banques ! Et d’autres ont découvert, éberlués, les 63% de coûts cachés liés aux opérations de paie, sur lesquels ils n’avaient donc jamais songé à agir.
La gestion des risques humains et financiers s’en est trouvée précipitée, surtout lorsque les entreprises concernées étaient mondialisées. Les 3/4 des personnes interrogées dans le cadre d'une enquête menée par The Economist Intelligence Unit ont déclaré que « les aspects règlementaires liés à l’embauche, la rémunération et la gestion des salariés à l’échelle internationale étaient de plus en plus complexes ».
C’est tout un renouvellement de la façon de penser et de considérer ces fondamentaux qui se fait jour et s’impose aujourd’hui aux entreprises. ADP a d’ailleurs récemment sorti, fort à propos, un livre blanc intitulé : « Prudent ou audacieux : portez un nouveau regard sur la paie ». C’est autant une question de Gestion RH que Financière, de relations sociales ou même de management.
