Index égalité Femmes-hommes, une opportunité pour les entreprises françaises de se mettre en valeur

En cette période de publication de l’index Egalité Femme/homme post MeToo, comment les grandes entreprises se positionnent-elles sur le sujet de la parité ? Le Rapport Equileap 2019 nous en dit un peu plus sur le sujet.

Le classement Equileap

Pour préparer leurs stratégies d’investissement, certaines sociétés gérant des actifs financiers s’appuient sur des indicateurs de performance sociale, comme ceux produits par l’organisation Equileap.

Depuis 2016, celle-ci recueille et analyse les données de gender equality de 3 500 entreprises cotées en bourse dont le classement est publié chaque année.

Pour réaliser ce classement, Equileap recueille les informations disponibles par exemple dans les rapports annuels ou sur internet, des entreprises concernées.

Ces données sont alors analysées et passées au crible 19 critères regroupés autour de 4 axes :

  • La place des femmes et des hommes dans les différentes strates de l’organisation
  • L’égalité de traitement dans l’équilibre vie privée/vie professionnelle
  • La parité dans les politiques de promotion
  • L’engagement, la transparence et la responsabilité.

Parmi les 19 critères, on retrouve entre autres, le nombre de femmes dans les comités de direction, de management intermédiaire et parmi les collaborateurs, les écarts de rémunération, l’articulation vie privée / vie professionnelle ou encore les actions menées pour lutter contre le harcèlement sexuel.

Comme l’indique le rapport Equileap 2019*, la parité entre les femmes et les hommes dans le secteur privé est un sujet qui progresse : cette année, le score de l’entreprise la mieux placée s’élève à 74% contre 71% en 2018.

Les entreprises françaises, bonnes ou mauvaises élèves ?

Avec un score de 42% en 2019, les entreprises françaises sont en 2ème place du classement par pays derrière les entreprises australiennes (44%) et devant les entreprises suédoises (41%).

Les points forts de la France sont les mêmes que ceux des 11 pays les plus représentés : la place des femmes dans les comités de direction et parmi les collaborateurs, la flexibilité du travail, la stratégie de recrutement, la sécurité au travail, les droits de l’homme et la protection des collaborateurs.

Les axes d’amélioration, en particulier les écarts de rémunération et les salaires minimum, concernent tous les pays représentés.

L’analyse Equileap des entreprises françaises sur la rémunération met en avant deux faits : premièrement, 21% des entreprises françaises étudiées publient des informations sur l’équité salariale (1) 7% des entreprises canadiennes, 2% des entreprises américaines ou encore 9% des entreprises suédoises : même si la France est en avance, la transparence n’est pas encore complètement entrée dans les mœurs.

Deuxièmement, aucune entreprise française n’affiche un écart de rémunération moyen de moins de 3%.

En France comme ailleurs, la parité sur le sujet de la rémunération avant 2069 apparaît comme un doux rêve. Sur l’échantillon mondial, 99% des entreprises du panel connaissent des écarts de rémunération ou que les femmes sont encore payées 23% de moins que les hommes.

En résumé, si l’on constate que la parité entre les femmes et les hommes dans le secteur privé est un sujet qui progresse, les mouvements de ces derniers mois et les indicateurs présents montrent que cela ne progresse pas assez vite.

Des leviers pour améliorer son score

Plusieurs exemples montrent que la législation et la transparence ont un rôle important à jouer dans l’augmentation des scores du rapport Equileap.

Promulguée en 2011, la Loi Copé-Zimmermann fixait comme objectif un quota de 40% de femmes à l’horizon 2017 dans les conseils d’administration et conseils de surveillance des entreprises. A ce jour et d’après Equileap, la France est le pays avec le nombre le plus important de femmes dans les comités de direction. Cela est tout sauf un hasard.

Autre exemple, depuis 2 ans, les entreprises australiennes grimpent dans le classement Equileap, portées par la mise en place d’un rapport annuel obligatoire sur le sujet et par des audits facilités par le gouvernement.

Le rapport Equileap conclut que si gouvernements, investisseurs et entreprises travaillent ensemble, les indicateurs de gender equality pourront continuer à s’améliorer.

L’obligation pour les entreprises françaises de publier leur Index Egalité Femmes-Hommes apparaît être une opportunité de faire preuve d’une transparence indispensable pour briser les derniers tabous.

L’avenir nous dira si la publication des index permettra de bousculer le classement Equileap et de rendre les entreprises françaises encore plus attrayantes pour les investisseurs.


* Étude arrêtée au 30 juin 2019 pour une publication au 1er trimestre 2020
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NDLR : Pendant le mois d'août, nous revenons sur quelques uns des articles les plus lus de l'année
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Tags: Egalité Femmes-hommes Relations sociales Bonnes pratiques gestion ressources humaines