Avant d’aborder le coaching professionnel, évoquons d’abord le coaching, en essayant d’en dessiner les contours au travers de sa courte histoire. Le coaching est en effet une discipline récente et une discipline transversale des sciences humaines. Le coaching est à la croisée de diverses disciplines dont les plus importantes sont la psychologie, la sociologie des organisations, l’approche systémique, la psychologie sociale, la psychanalyse et la philosophie. Le coaching a un caractère très pragmatique, basé sur l’accompagnement de l’individu ou des équipes, avec la préoccupation permanente de l’autonomisation, de la responsabilisation et de la mise en action.

"Le coaching développe le potentiel d’une personne à maximiser ses propres performances". Thimothy Gallwey

"Il existe un curieux paradoxe : quand je m’accepte tel que je suis, alors je peux changer". Carl Rogers

J’écarte pour cet article, les origines antiques et les origines étymologiques du mot coaching qui constituent un vrai sujet d’étude et de réflexion. Je situe donc l’origine moderne du coaching aux années 60-70, sur la côte Est des Etats-Unis. Et cette origine moderne, nous la devons à Thimothey Gallwey. Né en 1938, il était capitaine de l’équipe de tennis de l’Université d’Harvard dans les années 1960. En 1974, il publie un ouvrage de référence, « The Inner Game of Tennis », qui pose les bases du coaching tel que nous pouvons le connaitre et le décrire aujourd’hui. Dans son cadre qui était la préparation mentale des sportifs, il a apporté aborde de nouvelles notions, telles que la libération du potentiel des joueurs, la connaissance de soi, l’accueil et la gestion des émotions, la notion d’apprendre à apprendre. Du milieu sportif, le coaching conserve la notion d’objectif (individuel, collectif, professionnel ou personnel), de performance.

Le coaching ne reste pas longtemps cantonné à la sphère sportive, Il se développe rapidement au sein des entreprises avec l’accompagnement notamment de leurs dirigeants. La notion d’accompagnement, qui est au cœur du processus de coaching est héritée, elle, des sciences humaines et notamment, pour n’en citer qu’un, des travaux de Carl Rogers (1902-1987). Psychologue, il a exercé dans les champs de la psychologie clinique, de la psychothérapie et a développé sa méthode appelée l’approche centrée sur la personne.

Elle s’appuie sur une hypothèse et trois principes.

L’hypothèse, c’est que l’individu possède les ressources pour se comprendre, se percevoir différemment, changer ses attitudes fondamentales et son comportement vis-à-vis de lui-même.

Les principes dépendent de l’accompagnant, du coach en ce qui nous concerne, et permettent à l’individu d’accéder à ses ressources. Les trois principes sont : l’authenticité, le regard positif inconditionnel et la compréhension empathique.

Le coaching professionnel, se construit et se développe, autour de ces deux notions tout à fait compatibles, complémentaires et essentielles au développement pérenne des individus et des organisations que sont la performance et l’humanisme.

"Coaches : what they do, who they are". Frederic Hudson

Toujours aux Etats-Unis, en 1999, Frederic Hudson, dans The Handbook of Coaching porte un nouveau regard sur le métier de coach et ses champs d’intervention et pose de nouvelles bases théorique, pratique et éthique du métier de coach. Dans son ouvrage, il développe cinq idées principales :

  • Un coach est un professionnel qui facilite l’apprentissage par l’expérience d’aptitudes utiles et de compétences transférables
  • Le coach ne conseille pas, il ne répare pas et n’est pas dans le soin
  • Face au changement permanent, dont l’intensité et les dimensions vont croissantes, le coach aide son client à faire les bons choix, quel que soit le contexte. Il apprend à apprendre.
  • Les modèles de vie « linéaires » sont obsolètes, nous devons nous adapter à des cycles successifs
  • La fonction du coach est d’accompagner les individus et les organisations à définir leurs objectifs et à les atteindre.

Encore plus aujourd’hui qu’il y a vingt ans, le monde change, il change vraiment et il change vite. Les phases de changement, de transition ne sont plus des exceptions, mais sont devenues la règle et la norme. Pour Hudson, le coach est un artisan du changement, un professionnel formé, préparé, pour accompagner les personnes et les organisations dans leurs évolutions.

"Le coach professionnel se reconnait à sa formation, sa pratique, sa démarche, sa déontologie et sa posture". Déclaration EMCC-ICF-SFC

Dans le sens d’un développement cohérent et un souci de reconnaissance, les trois principales associations françaises de coaching professionnel, l’EMCC (European Mentoring and Coaching Council, la SFC (Société Française de Coaching et l’ICF (International Coach Federation), ont signé une déclaration commune, en 2012.

S’adressant à des professionnels, et traitant de problématiques issues du monde du travail, des entreprises et des organisations, le coach professionnel se doit : d’avoir suivi une formation spécifique, de souscrire à un code éthique et déontologique (respect de la confidentialité, respect des limites de compétences, établissement de contrats clairs), d’avoir une supervision régulière, de se former continuellement, d’accompagner ses clients en autonomie et respect du libre-arbitre. L’ensemble de la déclaration est consultable à http://www.coach-pro.org/la-declaration.html.

Parmi les thématiques du coaching professionnel, sans être exhaustif, nous trouvons : gestion du stress, du temps, des conflits, la charge de travail, les urgences, se préparer à une prise de poste, la gestion de carrière, développer son leadership, ses compétences managériales, accompagner la constitution d’une nouvelle équipe, améliorer la cohésion des équipes, accompagner les mobilités, les réorganisations, préparer la transition vers la retraite.

Décider de faire appel à un coach, de choisir un coach, ne sont pas des démarches courantes, et nécessairement évidentes pour chacun et chacune. Le respect de cette déclaration offre une garantie de professionnalisme, de compétences aux clients et bénéficiaires du coaching. Faire ce choix, c’est offrir cette garantie, effectivement. C’est aussi pour moi avoir une exigence pour ce métier et une ambition sans cesse renouvelée, en tant qu’artisan, de le pratiquer dans les règles de l’art.

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